5 Synthèse des analyses soleil – température globale
Un modèle thermique simple montre que les océans peuvent se réchauffer ou se refroidir si le rayonnement solaire est supérieur ou inférieur à une valeur de référence. Une faible variation de l’activité solaire peut produire de fortes variations de température. Il suffit qu’elle persiste suffisamment longtemps. Ceci est vrai à toutes les échelles de temps. C’est donc le Soleil qui règle le climat. Les paramètres de ce modèle se calculent facilement en optimisant le nombre d’années à utiliser pour le calcul du rayonnement solaire moyen des dernières décennies.
L’échelle de temps de l’inertie thermique est très longue, environ 100 à 110 ans. C’est sensiblement plus que l’estimation de (20 ± 8 ans) mentionnée dans (Abdussamatov 2013).
Le rayonnement solaire peut en effet expliquer à lui seul tout le réchauffement depuis 1850 jusqu’à nos jours, avec une très bonne corrélation quelle que soit la source utilisée pour la mesure du rayonnement solaire. La corrélation obtenue avec la série nrl2 est meilleure qu’avec les 2 autres séries.
La meilleure corrélation est obtenue en combinant le rayonnement solaire moyen basé sur la série nrl2 et un terme harmonique de faible amplitude (environ 0.10°C) et d’une période d’environ 66 ans. Ce terme ne fait qu’ajouter une oscillation de moyenne nulle qui n’a aucune incidence sur le “climat”.
Avec les données brutes de la série hadsst3, le coefficient de corrélation vaut 0.79.
En lissant la série hadsst3 par une spline il passe à 0.98.
Il découle des analyses de corrélation croisée que la série de températures océaniques hadsst3 est la mieux ajustable par le modèle. Les océans jouant le rôle d’un filtre passe-bas réalisent un lissage de l’activité solaire, ce qui est confirmé par la position du maximum de corrélation croisée observée avec un décalage égal au quart de la période du cycle solaire moyen de 11 ans.
Le modèle permet, rétrospectivement de remonter jusqu’en 1715 et de retrouver des minima qui correspondent à ceux de Maunder et de Dalton et donne une bonne idée de la sortie du petit âge glaciaire.
Le modèle a été validé comme outil prédictif sur une période de 20 ans, commençant en 2 000 (projection rétrospective) . Il peut donc être utilisé pour projeter l’évolution du climat sur 20 ans.
En se basant sur les modèles de (Salvador 2013) et (Velasco Herrera, Mendoza, et He 2015) pour décrire l’activité solaire, une diminution significative des températures est attendue au moins jusqu’à l’horizon 2070. Un grand minimum solaire analogue à celui de Dalton ou de Maunder n’est pas exclu. Il est très probable que les objectifs de l’accord de Paris (2015) seront atteints, sans mettre en oeuvre en pure perte des plans de transition énergétique fort dispendieux.
On prête au mathématicien John von Neumann la déclaration suivante: “Avec quatre paramètres, je peux dessiner un éléphant, et avec cinq je peux lui faire bouger sa trompe”. Si l’on omet le terme harmonique dont la moyenne est nulle, il n’y a ici que trois paramètres. On n’est pas du tout dans le cadre d’un modèle complexe sur-ajusté.
A cause de l’effet capacitif (filtre passe-bas) des océans, il se pourrait très bien que l’activité solaire diminue, alors que la température continue à augmenter pendant un certain temps. Voir Figure 5.1. C’est ce qui été observé à la fin du siècle précédent et c’est ce qui a fait dire au GIEC qu’il détenait là la preuve d’une absence de lien de causalité entre l’irradiance solaire et le climat.
Depuis, la température a fini par répondre, avec retard, à la diminution de l’irradiance solaire, en entamant une « pause » (ou hiatus) qui dure depuis près de 20 ans. Les températures commencent même à entamer une légère descente depuis quelques mois. Notre modèle, où l’océan accumule l’énergie radiative émise par le soleil et la restitue après avoir joué un rôle de filtre passe-bas, explique parfaitement cet épisode climatique, qui a fait couler beaucoup d’encre et engendré de vives polémiques.